Barrière naturelle entre la péninsule indienne et le reste du continent asiatique, la chaine des Himalaya ("Séjour des neiges" en sanskrit) s'allonge entre le plateau du Tibet, au nord, et la plaine alluviale indo-gangétique, au sud. Il se raccorde, par des courbures très accentuées, à la chaîne béloutche et à l'Hindu Kuch oriental (Karakoram), à l'ouest, aux chaînes birmanes, à l'est. Le Cachemire, bordé au nord par l’Afghanistan, à l’est par la Chine, et au sud-ouest par le Pakistan, a souvent été appelé la ‘Suisse indienne’, tant sa beauté a enchanté de nombreux voyageurs. Les empereurs moghols aimaient à y séjourner et cette région himalayenne a inspiré un nombre incalculable de sages, soufis ou hindous, ainsi que des poètes de grande renommée. Sa capitale Srinagar, perché au bord d’un lac où miroitent les nénuphars et où tanguent les fameux house-boats, est un véritable joyau encastré par des sommets enneigés.
La position stratégique du Cachemire,à la croisée de l’Asie centrale et du Moyen-Orient, a fait de cette région un carrefour des cultures, du commerce, des religions et des conquêtes. Les richesses artistiques et le patrimoine du Cachemire témoigne de ces brassages incessants.
Le Cachemire fut en effet terre de synthèse : c’est là que le Vedanta, la plus ancienne tradition philosophique hindoue, et l’Islam, s’unirent pour offrir au monde une des facettes les plus vivaces du soufisme. Et, pendant longtemps, temples hindous et mosquées soufies, sâdhus et pirs (sages soufis), hindous et musulmans, y vécurent en harmonie. Le premier leader de l’Inde indépendante, Jawaharlal Nehru, était cachemiri et aimait retourner à ses racines. Bollywood, que nous évoquions plus tôt, y a tourné certains de ses plus beaux films. La vallée du Cachemire fut également pendant des décennies le paradis des touristes, indiens ou occidentaux, qui venaient non seulement pour sa beauté, mais aussi pour son célèbre artisanat : tapis de soie, châles brodés main, objets en papier mâché...
Le Cachemire est composé de trois parties : sa vallée, qui pendant longtemps posséda une majorité musulmane, aux côtés d’une importante minorité hindoue – on y recensait un million d’hindous en 1900 ; la Ladakh, à plus de 3000 mètres d’attitude, à majorité bouddhiste ; et l’enclave de Jammu, au pied de l’Himalaya, principalement hindoue, mais avec près de 40%. de musulmans.
A l’indépendance, les Britanniques laissèrent à chaque état la liberté de se rallier soit au Pakistan, soit à l’Inde. Sous la tutelle d’un maharajah hindou, le Cachemire, avec sa majorité musulmane dans la vallée et, fort de ses importantes minorités hindoue et bouddhiste, choisit de se rallier à l’Inde. Furieux, le Pakistan considérant que la région devait lui revenir dans l’absurde logique de la Partition, l’attaqua en 1948 et en reprit une partie, avant que l’ONU n’impose un cessez-le-feu. En 1965 et 1971, Islamabad initia deux autres guerres, qu’il perdit, mais se saisit des hauts sommets himalayens dans la région du Siachen. Au printemps 1999, au mépris des traités signés avec l’Inde à l’issue des précédents conflits, et alors que le Premier ministre indien, Monsieur Atal Behari Vajpayee venait de se rendre à Lahore dans le cadre d’une visite historique inaugurant une période de détente sans précédent entre les deux pays, l’armée pakistanaise, appuyant un fort contingent de mercenaires islamistes, infiltre une nouvelle fois le Cachemire dans la région montagneuse de Kargil. Cette opération organisée et dirigée par le général Pervez Musharraf, alors chef des armées pakistanaises, déclenche un nouveau conflit entre l’Inde et le Pakistan dont l’armée indienne sort à nouveau victorieuse.
Mais surtout, le Pakistan, depuis le début des années 80, décida de mener une guerre de procuration contre l’Inde, armant et finançant des groupes séparatistes cachemiris. Ce mouvement, amplifié par le retrait soviétique d’Afghanistan et l’influx de Moujahids vers la guérilla pro cachemirie, changea totalement, le visage du Cachemire. Peu à peu, les mosquées soufies disparurent - la plus belle d’entre elles, celle de Sharar-e-sharif, vieille de 700 ans et toute faite de bois, fut brûlée en 1995 par des militants pakistanais - les cinémas furent interdits et les femmes durent se voiler.
A partir de 1987 démarra une vague d’assassinats des leaders de la minorité hindoue de la vallée du Cachemire. Le vendredi soir, les mosquées diffusaient des messages incitant les Indiens à se convertir ou à périr, et, enflammés par le discours de Benazir Bhutto, premier ministre du Pakistan de 1993 à 1996, qui enjoignait alors à la guerre sainte au Cachemire indien, les tueries et les viols contre les hindous se multiplièrent de façon effrénée. Entre 1987 et 1996, la quasi-totalité de la population hindoue qui vivait jusqu’alors en paix avec ses frères et sœurs musulmans dans la vallée du Cachemire, prit la fuite, laissant derrière elle maisons, terres et autres possessions. Selon les statistiques du gouvernement indien, 350.000 d’entre eux vécurent dans des camps de réfugiés à Jammu et New Delhi. Depuis, une grande partie d’entre eux ont refait leur vie grâce à la solidarité familiale indienne, mais sont devenus réfugiés dans leur propre pays, une première mondiale ! Aujourd’hui, le Pakistan possède deux tiers de Cachemire mais ce n’est sans doute pas suffisant, puisqu’il y en réclame encore la totalité.
En France, de nombreux préjugés subsistent encore au sujet du Cachemire. Le premier, bien sûr, que le Cachemire est un territoire ‘disputé’. Que dirions-nous si l’Inde osait dire que la Corse ne fait pas partie intégrante de notre territoire ? Or le Cachemire n’est même pas une île, et son histoire est intimement liée à celle de l’Inde. Peu de gens savent par exemple que le Cachemire fut le haut lieu du Shivaïsme, et que de tous les temps, sâdhus, yogis et gens simples de la tradition hindoue sont venus méditer au bord de ses lacs ou dans ses grottes. Un des hauts lieux de l’hindouisme, Amarnath, est même situé tout en haut du Cachemire et chaque année, malgré les intempéries et les attaques des séparatistes, des milliers d’hindous continuent de s’y rendre. Puis, la vallée du Cachemire, gouvernée par des rois éclairés, convertis au bouddhisme, devint un des phares du bouddhisme du moyen-âge. On crédite d’ailleurs l’empereur Maurya Ashoka, hindou converti au bouddhisme, d’avoir fondé Srinagar au IIIè siècle av. J.C. Ashoka favorisa le développement du bouddhisme tout en respectant la foi ancestrale de la population locale pour le dieu Shiva. La vallée du Cachemire devint alors un des centres les plus puissants de la religion bouddhiste où fleurit le bouddhisme Mahâyâna qui se répandit vers le Tibet, la Chine, l'Indonésie et le Japon. Et lorsque le célèbre voyageur chinois Hiuan Tsang visita le royaume au VIIe siècle, Srinagar était devenue un des principaux centres de la culture hindoue et boudhiste en Inde.
Puis, au VIIIe siècle, le Cachemire devient le centre d'un immense empire hindou. En effet, Lalitaditya Muktapid (724-761), de la dynastie Karkota, l'un des plus grands souverains que connaîtra le Cachemire, envahit et conquiert de vastes territoires en Asie et en Inde - Punjab, Kanauj, Ladakh, Tibet, Iran, Bihâr, Gauda (le Bengale), Kalinga (Orissa), Gujarât, Sindh. Mais après le règne de son petit-fils Jayatida, le royaume du Cachemire entre dans une période de déclin et toutes les provinces conquises retrouvent leur indépendance. La dynastie Karkota s'éteint en 856 laissant le pouvoir aux souverains Utpal.
Sous les Utpal, la vallée du Cachemire redevient un haut lieu de l'hindouisme visité par de nombreux pèlerins et étudiants venant de l'Inde entière. Un monastère sera spécialement créé pour accueillir des étudiants indiens souhaitant approfondir la philosophie hindoue et la méditation. Malheureusement, faute de descendant la dynastie Utpal s'éteint en 1003.
Le dernier grand souverain hindou du Cachemire sera le roi Jaisimha (1128-1155). Lorsque Jaisimha accède au trône, le royaume est dévasté par des années de guerres civiles et de révoltes consécutives à l'instabilité politique qui suivit le règne du roi Harsha (1089- 1101), - règne marqué par les extravagances et les dépenses. Une grande partie de la population cachemirie a été décimée par la famine et la peste. Durant les 27 années de son règne, Jaisimha, d'une main ferme, rétablit l'ordre, répare et restaure les temples et en bâtit de nouveaux. Le peuple retrouve espoir et se met à rêver d'une stabilité durable. Mais à sa mort le royaume sombre dans le chaos. Guerres civiles et révoltes le ravagent à nouveau jusqu'en 1339, date à laquelle prend fin la souveraineté hindoue sur le Cachemire. Celle-ci, vieille de plusieurs millénaires, n'aura été interrompue qu'après l'invasion du royaume par les Huns au tout début du VIe siècle par le bref règne de terreur instauré par leur chef Mahir-Gul - un tyran sanguinaire.
Au XIe siècle, les hordes de pillards musulmans déferlent sur l'Inde, attirées par ses immenses richesses, rasant et désacralisant sur leurs passages les temples, massacrant la population hindoue « infidèle » à leurs yeux ou la réduisant à l'esclavage.
Déjà, le terrible émir turc Mahmud de Ghaznî (998-1030), le destructeur de Kanauj et des temples de Mathura et Somnath, parmi les plus sacrés de l'Inde, avait tenté par deux fois au début du XIe siècle de s'emparer du Cachemire - sans succès. Mais tout au long du XIIe siècle, sous les attaques répétées des envahisseurs turcs et mongols, le royaume du Cachemire, affaibli par les intrigues, la débauche, et les guerres intestines des seigneurs cachemiris, cède tour à tour les provinces de Poonch, Kangra, Jammu et le Ladakh et ne se réduit plus finalement qu'à la seule vallée du Cachemire. Et au début du XIVe siècle, Dulucha, féroce mongol, envahit la vallée par le nord à la tête d'une armée de 60 000 hommes. Comme Timur (Tamerlan) au Punjab et Delhi, Dulucha détruit tout sur son passage, villages, villes, temples et massacre des milliers de Cachemiris. Son agression sauvage met pratiquement fin à la souveraineté hindoue sur le royaume du Cachemire et en 1339, Shah Mir, victorieux de l'armée commandée par la courageuse reine Kota Rani, épouse du dernier roi hindou Udayan Dev, inaugure la période de domination musulmane sur le Cachemire.
Le royaume du Cachemire, hindou depuis près de 5 000 ans, haut lieu du shivaïsme, terre d'érudits sanscrits où le bouddhisme Mahayana se développa, va devenir majoritairement musulman en quelques siècles.
Sous le règne des sultans de la dynastie Shah Mir qui dure plus de 200 ans, l'islam s'établit fermement au Cachemire sous l'action conjuguée du prosélytisme, des conversions forcées et des persécutions envers la population hindoue cachemirie. En effet, au début du XIVe siècle, le Cachemire accueille une forte colonie chiite et soufie fuyant les persécutions de Timur en Perse, qui va établir des centres dans toute la vallée et y développer une activité missionnaire. Et si les premiers sultans se montrent relativement tolérants à l'endroit de la population hindoue, le règne de Sikandar (1389-1413)), surnommé Butshikan, « le destructeur d'images », et surtout celui de son fils Ali Shah (1413-1420) n'ont rien à envier à celui du sinistre empereur moghol Aurangzeb. Ils sont marqués par le sceau de l'intolérance religieuse et du fanatisme : conversions forcées en masse de la population hindoue, établissement de la Jizia (taxe pour les infidèles), désacralisations et destructions de temples, destructions de livres sacrés. La noblesse hindoue cachemirie est en grande partie massacrée, et des milliers d'hindous s'enfuient du royaume afin de préserver leur vie et leur foi. Seulement une poignée de familles brahmanes survivra à la tyrannie d'Ali Shah dans la vallée du Cachemire.
Avec le règne de son frère, le sultan Zain-Ul-Abidin (1420-1470), qui prône la tolérance religieuse, les hindous recouvrent la liberté de pratiquer leur religion et nombre d'entre eux reviennent s'installer dans la vallée. Le royaume va de nouveau rayonner et sous l'impulsion de Zain-Ul-Abidin le Cachemire connaît alors un fort développement dans le domaine des arts et artisanats. C'est d'ailleurs à cette époque que se développent la production des fameux châles cachemiris et l'industrie du tapis. Le Cachemire retrouve aussi ses territoires perdus : Ladakh, Kulu, et en conquiert de nouveaux : Punjab, et une partie du Tibet.
Mais à la mort du Sultan Zain-Ul-Abidin, la dynastie Shah Mir connaît à son tour le déclin. Et en 1533, prélude de la domination des empereurs moghols sur le royaume, Mirz Haider, un membre de la famille d'Humayun de la dynastie moghol qui règne à Delhi, envahit le Cachemire. Tout comme lors de l'agression du mongol Dulucha, le Cachemire est livré aux pillages, aux massacres, et des milliers de femmes et enfants sont réduits à l'esclavage. Le sultan de l'époque, Nazuk Shah, ne devient alors qu'un instrument entre les mains de Mirz Haider, ce dernier étant le véritable souverain.
En 1587, le grand Empereur moghol Akbar conquiert le Cachemire qui fera partie de l'empire moghol jusqu'en 1752. Sous le règne des Grands Moghols Akbar, Jahangir et Shah Jahan, le Cachemire, prisé par la cour, connaît une période faste et, bien que les conversions religieuses se poursuivent, la population recouvre la paix et la sécurité.
Les empereurs moghols se rendent régulièrement dans la vallée du Cachemire accompagnés de centaines de nobles, d'émirs, de princes et de hauts commandants de l'armée. Jahangir, fasciné par la beauté de la vallée y fait construire de nombreux jardins.ommandants de l'armée. Jahangir, fasciné par la beauté de la vallée y fait construire de nombreux jardins.
La réputation de beauté naturelle et de sérénité de celle-ci se répand dans toute l'Inde attirant des milliers de visiteurs.
Avec l'accession au trône d'Aurangzeb, zélote fanatique musulman, l'empire moghol sombre dans le chaos. Les « infidèles » hindous sont à nouveau soumis à la Jiziya qu'Akbar avait abolie, convertis de force en masse ou massacrés, leurs fêtes sont interdites, des milliers de temples sont rasés par les gouverneurs moghols en charge des provinces de l'empire. Au Cachemire, la rébellion et la révolte de la population et des seigneurs locaux ouvrent les portes du royaume aux envahisseurs afghans, et en 1752 le Shah d'Afghanistan Ahmad Shah Abdali s'en empare.
La domination pachtoune sur le Cachemire de 1752 à 1819 sera une des périodes les plus sombres de son histoire. Les émirs sunnites de Kaboul y instaurent un règne de terreur marqué par la brutalité et la cruauté. Le Cachemire est une nouvelle fois entièrement livré aux pillages, à la destruction et la barbarie. Soumise à la férocité et la rapacité des Afghans, la population est dépossédée de ses biens et massacrée - principalement les hindous et les sikhs, mais aussi les chiites dont l'islam s'est fortement imprégné d'hindouisme. Les Afghans s'emparent de toutes les richesses du royaume, ne laissant derrière eux que désolation, misère et désespoir.
Ce règne de terreur ne prendra fin qu'avec l'invasion du royaume du Cachemire par les sikhs en 1819 date à laquelle le Maharaja Ranjit Singh, souverain du Punjab, le conquiert à la demande de plusieurs seigneurs cachemiris, tant musulmans qu'hindous.
Après leur conquête de l’Inde, les Britanniques, merveilleux marchands, même de ce qui ne leur appartient pas, vendent le Cachemire pour la somme de 7,5 millions de roupies à un officier de la dynastie sikh des Doghras, Gulab Singh. Ce traité accorde à Gulab Singh, qui règne sur la région du Jammu, la souveraineté à perpétuité sur le Cachemire dont il devient le Maharaja, sous suzeraineté britannique. Avec Gulab Singh appartenant à la lignée des chevaliers hindous (kshatriyas), le Cachemire retrouve la paix et l'harmonie. L'ordre est enfin rétabli après des siècles de tyrannie et de vandalisme. Le royaume du Cachemire entre à nouveau dans une période d'expansion et de rayonnement. Gulab Singh étend considérablement son territoire, conquiert Poonch, Ragauri, Chitral, Basoli et même des territoires frontaliers du Tibet. Il donne au royaume ses frontières actuelles et jette les fondations de l'État moderne du Jammu-Cachemire. Sous la dynastie des Dogra le royaume se développe économiquement, retrouve sa prospérité et se modernise. Les Dogra adoptent d'une manière générale les institutions de l'Inde britannique. Les moyens de communication se développent et la vallée du Cachemire devient un lieu de villégiature privilégié pour l’aristocratie britannique en poste.
Dans les semaines qui suivent la partition, Hari Singh, descendant de Gulab Singh, et le Maharaja de l’État du Jammu-Cachemire, hésite toujours entre le rattachement de son État à l’Union indienne ou l’indépendance. Du fait de l’hostilité des responsables de la Ligue musulmane à son endroit parce qu’il est hindou, Hari Singh n’envisage pas le rattachement au Pakistan. Ce qui est inconcevable pour Jinnah et les dirigeants pakistanais, la vallée du Cachemire peuplée majoritairement de musulmans devant leur revenir conformément à la théorie des deux nations et à l’idéologie pan-islamique qui ont présidé à la création du Pakistan, État islamique créé par les musulmans pour les musulmans indiens. Aussi vont-ils planifier l’invasion du Jammu-Cachemire afin de se l’approprier par la force.
À la mi-septembre, des milliers de mercenaires pachtounes venant des régions tribales du Nord-ouest limitrophes de l’Afghanistan, auxquels se mêlent des commandos pakistanais habillés en civils, pénètrent secrètement dans l’État du Jammu-Cachemire et l’envahissent, pillant et brûlant les villages sur leur chemin, enlevant et violant les femmes tant hindoues, que sikhs ou musulmanes, tels les anciens envahisseurs afghans. Le royaume du Cachemire retrouve la barbarie dont il avait souffert au 18ème siècle sous le joug des émirs de Kaboul.
Le 22 octobre 1947, les commandos pakistanais et leurs mercenaires pénètrent dans la vallée du Cachemire. Malgré la vaillante résistance de la petite armée de l’État aidée de la population – toutes religions confondues – les assaillants, en surnombre et mieux équipés, progressent rapidement en direction de Srinagar, la capitale. La prise de Srinagar et de son aéroport signifierait la fin de l’État du Jammu-Cachemire et son annexion de fait par le Pakistan. D’autre part, le sort des nombreux civils sikhs et hindous qui ont trouvé refuge à Srinagar après avoir fui les persécutions au Pendjab au moment de la partition, ne fait pas l’ombre d’un doute si les Pachtounes prennent la ville… Tout le monde a en mémoire les récits des atrocités commises quelques jours auparavant sur la population de Baramulla, ville proche de Srinagar tombée aux mains des envahisseurs, livrée au pillage et en partie brûlée. Aussi, Hari Singh sollicite l’aide militaire expresse de New Delhi.
Ensuite, le Pakistan nous fait un chantage nucléaire. En effet, las de perdre ses guerres conventionnelles contre l’Inde, Monsieur Bhutto, père de Benazir, décide en 1974, après les essais nucléaires indiens, d’acquérir « la bombe islamique ». Sa déclaration sur le sujet est restée célèbre : « Si l'Inde construit la bombe, nous mangerons de l'herbe ou des feuilles, nous aurons même faim, mais nous en aurons une. Nous n'avons pas d'alternative, bombe atomique contre bombe atomique. » Pour des raisons stratégiques, afin d’encercler l’Inde, la Chine fournit au Pakistan la technologie nécessaire pour fabriquer ses premières armes nucléaires. Les rapports de la CIA au Congrès américain sont formels : les Chinois, sou couvert de coopération civile nucléaire ont fourni de l’uranium aux Pakistanais et leur ont même permis de tester leur premier engin nucléaire, sans parler du fait qu’ils leur ont vendu des missiles nord-coréens S-11, capables de porter des têtes nucléaires.
La nucléarisation a changé toutes les données stratégiques en Asie du sud. Non seulement, Islamabad peut menacer l’Inde d’appuyer sur le bouton rouge en cas d’escarmouche au Cachemire, mais en plus les Pakistanais font également trembler l’Occident en évoquant le spectre d’une guerre nucléaire qui embraserait l’Asie. Du coup, non seulement, Washington, mais aussi Paris, se sentent obligés de faire pression sur l’Inde pour qu’elle négocie avec le Pakistan, et fasse des concessions sur le Cachemire, même si c’est au prix de sa propre souveraineté. Les rapports de Wikileaks ont révélé le cynisme des Américains qui connaissent pertinemment les liens du gouvernement d’Islamabad avec le terrorisme islamique, mais continue à fournir milliards de dollars et armements, au gouvernement pakistanais. Comment les Pakistanais ?? pouvaient-ils ignorer qu’Oussama Ben Laden vivait au Pakistan (dans leur pays depuis plusieurs années, alors que sa maison se trouvait à quelques pas d’une école militaire ? Nous Français, faisons-nous mieux ? Pas du tout. Subissant toujours (sous le coup de ce chantage) cette pression nucléaire, nous continuons également à vendre des armes au Pakistan et ignorons à moitié l’Inde qui pourtant nous est acquise.
Que se passerait-il donc en cas de guerre Indo-pakistanaise au sujet du Cachemire ? D’abord, les Pakistanais, peuple intelligent, vont réfléchir à deux fois avant d’appuyer sur le bouton nucléaire. En effet, même s’ils (arrivent) parvenaient à balancer une bombe sur Delhi, proche du territoire pakistanais, la réplique (réponse) des Indiens, qui eux possèdent un arsenal nucléaire bien plus important, serait terrible. Il en serait alors fini de la plupart des villes du Pakistan et de son existence même.
Par ailleurs, l’Occident tremble (également) à l’idée que des terroristes islamistes puissent se saisir, sur le territoire pakistanais, de quelque arsenal nucléaire qu’ils tourneraient orienteraient ensuite contre les Etats-Unis ou des pays européens. (C’est un) Ce scénario est peu probable, car l’armée est toute puissante au Pakistan et les militants islamistes continuent à s’y entrainer et à proliférer (au Pakistan) uniquement parce que les services secrets de l’armée -le redoutable ISI- le permettent. C’est justement l’ISI qui a armé, formé et financé les groupes séparatistes cachemiris présents sur le territoire indien, tels …..
(Ce ne sont pas seulement les attaques visant le Cachemire qui sont fomentées par les ISI, mais aussi celles qui touchent comme les attentats de Mumbai de 2009, dont le seul attaquant survivant, Kasab, a reconnu avoir été encadré par les officiers pakistanais. Par contre, ce qui va se passer de plus en plus, et ce qui arrive déjà, c’est que les terroristes formés par l’ISI, dont les Talibans finissent par se retourner contre le gouvernement pakistanais lui-même, ou même contre leurs frères et sœurs pakistanais comme les Shiites ou les Musulmans Amdis qu’ils ne trouvent pas assez purs à leur gré.)
L’organisation fomente non seulement les attaques visant le Cachemire, mais également celles éclatant en Inde, comme les attentats de Mumbai de 2009 - le seul attaquant survivant, Kasab, a d’ailleurs reconnu avoir été encadré par les officiers pakistanais. Par contre, ce qui arrive maintenant, et cela va se produire de plus en plus, c’est que les terroristes formés par l’ISI, y compris les Talibans, se retournent contre le gouvernement pakistanais lui-même, ou même contre leurs frères et sœurs pakistanais comme les Shiites ou les Musulmans Amdis qu’ils ne trouvent pas assez purs à leur gré.
Si seulement la France osait ! Jamais, il ne viendrait à l’esprit du gouvernement indien de nier le fait que la Corse fait partie de notre territoire. Si nous étions les premiers à reconnaître que le Cachemire fait partie intégrante de l’Inde, les Indiens nous en seraient infiniment reconnaissants (R), et toutes les portes nous seraient ouvertes. Il est entendu que New Delhi devrait alors accorder une autonomie plus importante au Cachemire. Les Indiens en ont déjà accepté le principe*. En effet, si (le Cachemire) la région devenait totalement indépendante, elle tomberait très vite dans l’escarcelle du Pakistan et la stabilité de toute l’Asie du sud s’en trouverait gravement affectée. Islamabad n’a ni la puissance, ni les affinités pro-occidentales, ni la stabilité du géant indien. New Delhi, qui se retrouverait encerclé par les Chinois au Tibet, au Népal au Cachemire, et jusqu’en Birmanie, devrait alors se tourner une fois de plus vers la Russie pour trouver un soutien, alors que depuis deux décennies, elle se rapproche de l’Occident. Personne ne sait que Et en 1963, le Pakistan, si prompt aujourd’hui à brandir les résolutions de l’O.N.U., décide de façon unilatérale de donner à sa fidèle alliée, la Chine, une partie du Jammu-Cachemire, le Shaksgam, qu’il occupe illégalement et ce sans consulter sa population. Ce territoire est toujours occupé aujourd’hui tout aussi illégalement par la Chine sans que la communauté internationale ne s’en émeuve, et il reste un contentieux entre l’Inde et la Chine, tout comme l’Aksaï Chin, cette importante partie du Ladakh annexée par la Chine dans les années 50 au nez et à la barbe des autorités indiennesles Pakistanais ont cédé aux Chinois une importante partie du haut Cachemire, que Beijing construit des routes stratégiques qui vont du Tsing Kiang au Pakistan et que les ingénieurs chinois sont en train de construire un port en eaux profondes près de Karachi. Il est donc essentiel que l’Inde préserve le Cachemire.
Répartition actuelle de la population du Jammu-Cachemire
Jammu-Cachemire: Population totale : 7.3 millions musulmans : 64 % Non musulmans :36 %
Région Population totale Musulmans Non musulmans
Vallée du Cachemire 3,80 millions 95 % 5%
Poonch, Rajori et Doda 1,18 millions 65% 35%
Jammu, Kathua,Udhampur 2,16 millions 10% 90%
District de Leh au Ladakh 0,08 million 15% 85%
District de Kargil 0,08 million 78% 12%
Provinces occupées par le Pakistan : Population totale : 4.3 million musulmans 100%
Région Population totale Musulmans Non musulmans
P.O.K. 2,50 millions 100% --
Gilgit, Baltistan 0,70 million 100% --
Cachemiris au Pakistan: 0,80 million musulmans : 100%
Cachemiris dans le reste du monde : 0,30 million musulmans : 100%
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