L’ Ayurvéda, la «science de la vie», est le nom de la médecine traditionnelle de l’Inde, probablement le plus ancien système thérapeutique au monde qui soit encore en pratique. Ses racines plongent dans l’ère védique, plus de 3000 ans en arrière. Cette science vise à rétablir les équilibres naturels de l ́organisme humain, grâce à l ́action curative de plantes et de minéraux provenant des montagnes de l ́Himalaya.
L ́Ayurveda cherche à procurer non seulement le bien-être physique mais aussi celui des niveaux plus subtils de l’être, afin d ́assurer un bienfait maximum. Il n’est donc pas surprenant que cette médecine ait été appelée ‘La mère de toutes les écoles médicales’.
C’est donc un des systèmes curatifs parmi les plus compréhensifs, qui traite de façon solidaire le corps, le mental et l’esprit. Il est lié à une vision ‘yogique’ de la vie et de la conscience. L’Ayurveda a eu une grande influence sur les systèmes médicaux, tout au long de l’histoire: en Grèce antique à l’Ouest, mais aussi en Chine, à l’Est, où les herbes et formules ayurvédiques apparaissent dans la médecine traditionnelle; il existe même au Kerala une forme ayurvédique de l’acupuncture. L’Ayurveda forme également la base de la médecine tibétaine, qui associe l’Ayurveda au bouddhisme indien, avec une influence secondaire de la médecine chinoise. L’Ayurveda, qui est reconnu par l’Organisation Mondiale de la Santé comme système de soins à part entière, vient par ailleurs d’être introduit en Occident, où sa popularité et son prestige augmentent rapidement.
La médecine ayurvédique distingue chez l’être humain trois dosha, que l’on pourrait traduire par ‘humeurs’ : le vata, le pitta et le kapha. Chez chaque d’entre nous, une de ces humeurs prédomine. Il peut cependant arriver que l’on trouve deux dosha (ex. vata-pitta ou pitta-vata) se juxtaposant dans un être humain. Quand ces doshas sont en équilibre, il en résulte une bonne santé et un niveau d’énergie élevé. Mais quand ce équilibre délicat est dérangé, le corps devient ce qu’on appelle ‘malade’, que cela soit dû à une mode de vie pas sain, ou une alimentation déséquilibrée. Pour un docteur ayurvédique, ce déséquilibre dans les doshas est le premier signe d’une maladie qui, peut-être, ne s’est pas encore manifestée physiquement. Dans cette ligne de pensée, une mauvaise alimentation ne produira plus assez d’agni (le feu gastrique) et donc une mauvaise digestion de la nourriture, avec en plus une surcharge de toxines (ama). Cette combinaison déclenchera la maladie. L’alimentation doit être donc correspondre à la constitution de chacun (prakriti). Par exemple, un individu chez qui le vata, prédomine, préférera une nourriture légèrement acide et salée; alors que chez le pitta, on conseillera une nourriture plus douce, moins piquante et astringente ; pour les individus kaphala on doit manger au contraire astringent, avec une pointe piquante. Les docteurs ayurvédiques auscultent à l’aide du pouls, ainsi que par l’examen de la langue, du visage, des yeux et des ongles. Le pouls indique la prédominance des trois types mentionnés plus haut: vata, pitta et kapha, avec six différentes pulsations, trois profondes et trois superficielles, par lesquelles le docteur ayurvédique établit un diagnostique du patient et vérifie la vitalité de ses organes.
Il y a 3000 ans, des docteurs indiens faisaient déjà des opérations de chirurgie esthétique, savaient que l'origine de nombreuses maladies est psychosomatique, et avaient réalisé que les cinq éléments (éther, air, feu, eau, terre), devaient être équilibrés dans le corps pour une vie et une santé harmonieuses. Aujourd'hui donc, de nombreux hôpitaux et hôtels en Inde offrent des cures ayurvédiques : massages, soins de beauté, thérapies à base de plantes, couplées à du hatha-yoga, du pranayama et quelques simples exercices de méditation... L'OMS estime ainsi le commerce des plantes médicinales en Inde à environ 250 de millions $ par an.
Ce livre vise donc à faire découvrir au lecteur ce qu’est l’ayurvéda, avec des informations pratiques : où trouver des centres ayurvédiques en France et également en Inde ; les plantes ayurvédiques disponibles chez nous ; la cuisine ayurvédique ; les massages ayurvédiques etc.
A Propos de l’auteur
Ecrivain et journaliste français, François Gautier fut le correspondant en Inde et en Asie du Figaro durant dix ans. Il est l’auteur « d’Un Autre Regard sur l’Inde » (1999, Editions du Tricorne), pour lequel il fut invité à Bouillon de Culture en mai 2000 (le livre a été réédité trois fois depuis), de « Swami, PDG et moine hindou (Editions J.P. Delville, 2003, 8000 exemplaires vendus), de La Caravane Intérieure (Les Belles Lettres, Paris 2005) ; « Les Français en Inde » (France Loisirs, 2008) ; de « Quand l’Inde s’éveille, la France est endormie » (Le Rocher, 2013) & de « Petit manuel de Respiration pour les Internautes », (Hachette-Marabout, 2016).
Résidant en Inde depuis 40 ans et marié à une Indienne, François Gautier est aujourd’hui le rédacteur en chef de la Nouvelle Revue de l’Inde, publiée par éditions de l’Harmattan.
Chapitre 1. Les origines de l’Ayurvéda
Chapitre 2. Chirurgie esthétique et biomédecine avant l’heure
Chapitre 3. Le Vata
Chapitre 4. Le Kapha
Chapitre 5. Le Pitta
Chapitre 6. Les plantes
Chapitre 7. Le massage Ayurvéda
Chapitre 8. Le Pancha Karma
Chapitre 9. L’Ayurvéda aujourdhui en Inde
Chapitre 10. L‘Ayurvéda en France
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